2011

Eblouissant d’Ascoli !
Zibeline

Décembre 2011

Assister à un récital de Bernard d’Ascoli est une expérience mémorable ! Pas seulement à cause de l’émouvant rituel d’installation qu’impose sa cécité : on le guide vers le piano, il s’installe en mesurant précisément la distance qui le sépare du clavier, se talque les doigts, écoute, comme suspendu au silence de la salle, et attaque avec assurance l’opus au programme. Pas uniquement parce que sa performance est exceptionnelle en tant que non-voyant (il n’accroche pas une note, même dans les pages pyrotechniques), mais simplement parce que c’est un grand pianiste.

Le récital donné au Toursky le 7 décembre, très bien pensé autour de pièces de Liszt, a été magnifié par des interprétations profondes et virtuoses du visionnaire Opus 111 de Beethoven ou de la 4e Ballade de Chopin, son ami de toujours. Les sonorités somptueuses dévoilées dans la Bénédiction de Dieu dans la solitude ou les Jeux d’eau à la VilLa d’Esté, le souffle et le pathos contrôlés dans ces œuvres-clés du romantisme, comme la générosité déployée dans les bis tendres ou virtuoses, ont ravi l’assistance qui a longuement acclamé l’artiste.

J-F.


Au Toursky, Bernard d’Ascoli a offert un mémorable récital consacré à Liszt, Beethoven et Chopin
La Marseillaise

9 décembre 2011

Virtuosité et sensibilité

Bernard d’Ascoli est toujours un pianiste d’une grande sensibilité, sous-tendue de beaucoup de musicalité. Et ce n’est pas un hasard si le centre de formation pour jeunes pianistes avancés qu’il dirige à côté d’Aubagne se nomme Piano Cantabile, lui qui fait si bien chanter son clavier.

Ce mardi, porteur d’un programme qui lui seyait tout spécialement, il a entraîné le public du théâtre du Toursky – une salle qui se prête aussi très bien à la musique – dans un récital qui fut un moment de réel bonheur.

Pédagogue mais point trop, le pianiste a, en quelques phrases, présenté sa soirée, bâtie autour de Liszt, de son maître à écrire – Beethoven – et de son ami – Chopin. Trois génies musicaux, trois écritures, trois sensibilités, le tout servi par la virtuosité et l’imaginaire de l’Aubagnais d’Ascoli.

Intelligence

Son jeu peut être d’une extrême virtuosité – comme dans la Sonate en ut mineur de Beethoven qui s’achève en suspension après un déluge de notes -, il peut être introspectif, méditatif, voire exubérant mais toujours intelligent. Le pianiste est si profondément “en” musique, qu’il y entraîne aussitôt l’auditoire. Chaque note est présente, chaque nuance entendue, chaque intention pensée, le tout est fluide, éminemment poétique et vivant.

Le jeu généreux a enfin amené le récitaliste à offrir quatre bis, allant de Schubert à Chopin.

Bernard d’Ascoli avait conclu sa courte présentation en espérant que le public aimerait autant que lui le programme choisi : aucun doute à avoir, on l’aurait écouté indéfiniment.

Gisèle Laval